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 Point de chute [Lorenzo Di Sole]

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MessageSujet: Point de chute [Lorenzo Di Sole]   Point de chute [Lorenzo Di Sole] EmptyJeu 20 Nov - 1:45

« Chers passagers, nous sommes arrivés à destination, veuillez défaire vos ceintures et descendre de l'appareil. Nous espérons que vous avez passé une agréable traversée. À bientôt sur nos lignes. »

Déjà six heures qu'Éric était assit là, siège numéro vingt-huit, rangée soixante et un... Grande classe ils disaient sur le site internet. Pas si grande que cela au final. Il était là parce qu'il cherchait des réponses et il était déterminé à en trouver ici. C'était une sorte de pèlerinage, un voyage à visée psychologique, voir fantastique. Éric avait décidé d'aller en Espagne, là où toutes ses inutiles investigations le menaient, c'est pourquoi il prit, après mûre réflexion, le vol de neuf-heure pétante. Cette fois, Éric avait des sources sûres. Et ce n'était pas le vertige des autres passagers, qui allait le décourager. Désormais, il sentait quelque chose battre en lui, quelque chose d'indescriptible, mais il savait que cette ville l'appelait... Telle une sirène usant de sa voix pour séduire Ulysse, comme la dangereuse lumière qui fascine tant les papillons de nuit. Hélas, il savait pertinemment que cette soif de connaissance et cette obstination à connaître le pourquoi du comment, n'apporteraient qu'un futile réconfort dans sa "non-vie". Mais il voulait... non, il devait savoir. Était-ce un triste et sombre jeu ? Une punition ? Mais si oui, laquelle ? Et pour quel crime ? Éric n'était plus humain, au moins, cela ne faisait plus aucun doute : il était autre chose. Il le sentait au plus profond de ce qu'il prenait pour une âme. Mais, qu'était-il devenu au juste ?

Lui qui ne croyait pas en tout ce qui était du domaine religieux ou en tout ce qui était mystique, sa pensée en fut plus que chamboulée. Il lui venait même à penser que tout ceci n'était qu'une illusion, un enfer sur terre, un purgatoire... Était-ce donc ça, l'après vie ? Mais cette vaste mascarade ne comportait pas d'anges protecteurs et encore moins de démons provocateurs ! Chaque jour un peu plus, de nombreux morceaux de cette odieuse nuit lui revenaient par bribes. Sa mémoire était comme un miroir brisé : fragmentée. Peut être que l'amour qu'il avait éprouvé lui était interdit. Si tel était le cas, il payait en ce moment cette transgression. Et apparemment, il n'y avait qu'une seule issue possible, l'éternelle damnation. Il subissait le sort réservé aux pires rébus de l'humanité : brûlé, pour l'éternité dans les entrailles de ces rouages sans mort. Et il se souvenait de cette nuit et des dernières paroles prononcées par ses inquisiteurs. Le « Allez y » qui scella son destin. Il se revoyait tombant et hurlant, avant d'atteindre la fin de ce vide troublant, tel un tourbillon de feu et de flamme l'emportant dans les profondeurs abyssales de sa fin. Une douleur indicible, une implacable torture. Le temps n'existait plus. Seul restait la souffrance et une haine profonde de l'injustice qui l'avait condamné à cet enfer. Pour lui, cela dura une éternité, puis son tourment prit fin et il revint de ce précipice affolant.

« J'étais anéanti, mais je vivais.»

« Comment.. ? Monsieur, s'il vous plait, veuillez sortir... !»

Mais le monde qui tournait autour et malgré lui, le fit émerger de ses pensées. En sortant de l'avion, une voix ironique venant, semblait-il de derrière ria quelque peu et dit :« Pourquoi prendre toutes ces futilités et voyager en avion, alors que tu peux voler de tes propres ailes ? Ces Deamon alors... *Étrangement, il n'entendit pas le mot prononcé par cette voix, il était comme brouillé par des bourdonnements* qu'ils sont têtu..» Il se retourna dans la seconde. Rien. Rien ni personne n'aurait pu rire ou même parler, au milieu de cette piste de décollage déserte. Il pensa alors que la mort elle-même semblait rire de sa création. Il n'en pouvait plus plus d'être le jouet macabre d'un Dieu fou... Il détourna son regard et s'arrêta un instant, choqué par ce qu'il voyait. Éric était prit d'hallucination, il voyait sous ses pieds ce profiler un chemin ensanglanté, comme un immense nerfs rouge sang. Il marchait en suivant la ligne tracée par ce lugubre chemin. Le menant tout droit vers la ville de Sadnesse. Était-ce un signe ? Une mise en garde ? Ou bien l'un de ces nombreux pièges posés dans le but de le désorienter et de le faire reculer. Jamais il n'avait eu ce genre de visions, ça ne pouvait être qu'un présage de grands changements, alors il allât de l'avant, sans se retourner, il marchait, guidé par le sang, prêt à faire couler celui de quiconque essaierait de l'arrêter.

Peu à peu, l'illusion se dissipait d'elle-même. Signe de la résistance d'Éric et de son obstination. Il faisait tout pour avancer, regardant devant lui, regardant son futur, l'embrassant largement sans restriction. Il découvrirait quels étaient les dessous de cette représentation d'un mauvais goût. Il découvrirait qui tirait les ficelles, qui jouait à la roulette russe avec les sentiments des gens. Et quand il le trouverait face à face, il lui ferait subir la pire des souffrances : la sienne. Le spectacle était bientôt terminé et le rideau, bientôt levé. Les applaudissements seraient pour plus tard et la vengeance s'appliquerait dans l'immédiat. Sans pitié et froide, comme la mort qu'il avait subi. Voilà, ce qu'il comptait faire.. !

« Personne n'a idée de ce que j'ai pu subir. »

Une année depuis sa mort, une année d'accumulation de rancune et d'amertume. Il n'avait plus foi en rien, sauf en sa peine. Seule chose, quasi palpable, qui l'entourait quotidiennement. À ses yeux, le mot « normal » ne voulait plus rien dire. Il s'auto-considérait comme un monstre et une erreur, son habituelle gentillesse sonnait désormais fausse. Chaque personne morte retentissait comme une insolente condescendance pour lui. Tout avait changé, le monde, le temps, la vie, la mort... lui-même.

Et si la peur ronge les hommes, il était décidément à l'abri. Puisqu'il n'était plus » homme ».

« Que tu crois : la peur touche bien des gens... »

Vraiment intrigué et dérangé, il se posa la question de la provenance de cette voix. Une voix familière et désagréable, froide et ruisselante, suintante comme une vermine.

« Tu te demandes ce que je suis ? Réfléchis quelques secondes... Suis le filet de sueur froide qui coule le long de ton dos. »

Les mots semblaient vouloir percer son coeur d'un froid glacial. La possibilité qu'il puisse avoir raison quant à l'identité de cette voix, le laissait coi.

« Je suis toi. »

Cela faisait déjà deux mois qu'Éric avait l'étrange sensation de ne pas être seul. Il se sentait épié, traqué et le sommeil n'aidait en rien à cela puisque ses cauchemars ne voulaient pas l'abandonner. Et aujourd'hui quoi ? Qu'est-ce que c'était que cette voix, un dédoublement de personnalité ? Non... il semblait connaître cette voix. Et en l'écoutant bien, il n'eut plus de doute, c'était la sienne.

« Fais-moi sortir.. »

Il commençait à perdre le contrôle de lui-même, c'était la première fois. Il commença à tituber, rentrant dans quelques personnes dans l'aéroport. Puis, il se dirigeât à tout allure vers les toilettes, histoire d'être au calme et de résoudre cette affaire. Il se pencha sur les robinets, puis releva la tête, s'observant avec curiosité dans le miroir. Il resta debout, là pendant au moins deux minutes. Puis une ombre s'approcha lentement de lui. Cette petite chose était un corbeau. Il vint se poser sur le rebord de l'évier, face à Éric. Ce corbeau étrange semblait doué d'intelligence. Son plumage noir avait des reflets métalliques variant du violet au bleuâtre... Il fit de légers gestes avec sa tête, comme tous les oiseaux ont l'habitude de le faire puis, il s'arrêta un instant. Il s'avança légèrement et se mit à croasser avec entrain, comme s'il voulait faire reculer Éric d'un pas ou deux.

« Fais moi sortir… c'est si sombre à l'intérieur. » son regard fixait Éric avec tristesse, il avait une expression quasiment humaine.

« Il fais si sombre, si froid ici...»
« De quel endroit parle tu..? » Dit doucement Éric.
Le corbeau s'envola à toute vitesse, comme enragé par cette question, en direction du miroir et le brisa avec fracas.

Il croassait horriblement et il hurlait: « Dans ton cœur..! »
L'oiseau disparu, laissant Éric à ses interrogation et à sa perplexité. Qu'est-ce que c'était que cela? Une manifestation de son esprit? Non... ça avait brisé la glace... Quoi que.
« Mais qu'est-ce qui se passe ?» Il vit le miroir en parfait état, comme si rien n'était arrivé. Était-ce alors vraiment le fruit de son imagination.. ? Peut être ne le saurait-il jamais... Bien que la nette impression qu'il allait recroiser cette étrange volatile à l'avenir se faisait sentir en lui. Et ce, beaucoup plus souvent.

Il sortit des toilettes, se dirigea vers l'extérieur et emprunta la porte principale. Dehors, le ciel était chargé de nuage et le temps était lourd. Encore un jour de pluie, vraisemblablement.

Éric s'arrêta, faisant le bilan de cette histoire. Et depuis le début, que de choses étranges étaient arrivées... Il vit se rapprocher de lui une silhouette inconnue, un homme sans doute.
Il n'y prêta pas attention et leva les yeux au ciel, apercevant là haut un oiseau en plein vole.

Un corbeau.

L'orage frappa, la tempête pouvait commencer.

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